"Je ne suis pas dans mon assiette"
Sur une assiette de céramique aux motifs étranges, un personnage égaré me fixe. C'est moi, ou plutôt, ce n'est pas moi. Son regard perdu dans l'infini, il semble chercher une issue à cette prison de porcelaine.
L'assiette tourne, telle une planète démente, entraînant le personnage dans une danse cosmique. Les couverts, comme des instruments de torture, l'entourent, menaçants. La fourchette, un serpent à trois branches, s'apprête à frapper.
Le personnage, prisonnier de son propre reflet, tente d'échapper à cette réalité déformée. Ses bras s'étirent, comme des lianes, vers les bords de l'assiette, mais ceux-ci s'éloignent, comme les rives d'un fleuve en crue.
Ses yeux, deux lacs de désespoir, reflètent l'infini. Le fond de l'assiette, un abîme sans fond, l'aspire. Le personnage se dédouble, se triple, se multiplie, comme dans un miroir déformant.
La céramique, une peau fragile, menace de se fissurer, libérant le personnage de son emprisonnement. Mais non, il reste coincé, comme un papillon dans l'ambre.
Et pourtant, c'est pas moi. Ou peut-être bien que si ? Le doute s'installe, tel un parasite, dans mon esprit. Suis-je le personnage ou l'observateur ?
L'assiette continue de tourner, entraînant le personnage dans une valse surréaliste. Le monde extérieur se brouille, comme une peinture sous la pluie. Rien n'est certain, hormis l'étrangeté de cette scène.
"C'est pas moi dans mon assiette" devient un cri, un défi lancé à la réalité. Le personnage se révolte, brise les chaînes de la porcelaine et s'envole, libre, dans l'infini.
Le personnage s'élève, légèrement, au-dessus de l'assiette, comme un feu follet. La céramique se fissure, libérant des éclats de lumière. Les couverts, désormais inoffensifs, tombent comme des feuilles mortes.
L'assiette, maintenant vide, devient un portail vers d'autres dimensions. Le personnage, libre, explore des mondes oniriques :
Des paysages lunaires aux cratères de solitude.
Des forêts de cristal où les arbres chantent.
Des océans de silence où les vagues sont des pensées.
Il rencontre des créatures étranges :
Des papillons aux ailes de velours.
Des oiseaux à la plumage de néon.
Des poissons aux écailles de miroir.
Chacune de ces rencontres révèle une facette cachée de son âme. Le personnage se découvre multiple, comme un kaléidoscope.
Soudain, il entend une voix : "C'est toi, dans ton assiette." Le personnage se retourne, cherchant l'origine du son. Mais il n'y a personne.
La voix résonne à nouveau : "C'est toi, qui te regardes." Le personnage se penche vers l'assiette, maintenant vide. Il voit son reflet, déformé, comme dans un miroir concave.
Il comprend : l'assiette était un miroir, le personnage, son propre reflet. Le voyage intérieur commence. Le personnage plonge dans les profondeurs de son âme.
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